Deux contributions de François Cooren
Nous avons récemment publié sur la version française de la plateforme deux contributions de François Cooren. Elles sont intitulées L’exemple canonique de Pierre et Paul, et Considérations méthodologiques : la vidéofilature. Rédigées en amont de la semaine d'écriture diplomatique (École des Mines, Paris, juillet 2014) sous la forme de doléances, ces deux contributions recourent aux archives audiovisuelles de l'atelier dédié au mode d'existence [ORG] organisé et animé en mars 2014 par notre médiateur à l'Université de Montréal, au Canada.
1/ L’exemple canonique de Pierre et Paul
L’avantage de l’exemple de Pierre et Paul, c’est sa canonicité, dans la mesure où il fournit une explication des modes de coordination de l’action qui se distingue de deux arguments opposés qui ont tous les deux pris l’exemple du rendez-vous comme « archétype » de la coordination : l’individualisme cognitiviste de Pierre Livet (La communauté virtuelle, 1994) et le holisme de Vincent Descombes (les institutions du sens, 1996). Son désavantage, cependant, c’est qu’il ne permet d’aborder qu’un des modes d’altération des scripts, soit celui d’empilement. Surtout, et c’est ce qui est plus embêtant pour nous dans le cadre du présent projet, c’est que l’exemple du rendez-vous a un effet de réduction, dans le sens où il semble réduire le mode d’existence [ORG] à la question de la coordination de l’action. Le mode d’existence [ORG] est un mode par lequel se bâtissent et s’instaurent aussi des macro-acteurs alors que les acteurs articulent et hiérarchisent des scripts dont ils s’efforcent de faire des boîtes noires. L’exemple du rendez-vous semble trahir cet effet de construction si manifeste et agissant dans le monde des organisations. Peut-on remplacer cet exemple pour rendre justice aux autres modes d’altération des scripts ? [...]
Pour accéder à la contribution complète, merci de consulter le lien suivant, dans la version française de la plateforme.
2/ Considérations méthodologiques : la vidéofilature
L’atelier [ORG] organisé à Montréal (mars 2014) a été, entre autres, l’occasion de constater qu’une analyse des différents modes d’existence peut beaucoup gagner en subtilité et précision par l’étude d’enregistrements vidéo. L’aspect multimodal des termes utilisés dans une conversation oblige en effet les analystes à être très attentifs aux intonations, aux regards, aux gestes, qui indiquent selon quelle tonalité ce qui est dit doit être entendu. On retrouve ainsi un parallèle avec l’idée de modalité en linguistique, la modalité d’un énoncé traduisant la manière dont cet énoncé doit être (com-)pris ou entendu. Il nous semble que le rapport provisoire gagnerait à être complété par quelques indications méthodologiques précisant la manière dont les tonalités des modes d’existence ou d’énonciation peuvent être repérés au niveau de l’expérience quotidienne. Peut-on identifier une méthodologie de captation et d’analyse de données pouvant nous permettre de repérer les tonalités propres à chaque mode d’existence ? [...]
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